Culture du viol partout
On débunke une publication "humoristique" trouvée sur insta
Bonsoir,
pas de nouvel audio cette semaine et une newsletter plus courte que d’habitude pour cause de vacances mais on va quand même débunker quelques idées reçues autour de la sexualité et surtout les injonctions qui se cachent un peu partout.
Au sommaire aujourd’hui :
📣 la culture du viol
🛎 viens me rencontrer et écouter nos audios au festival “ensemble”
🤐 Samantha avait tort
📸 Inspiration visuelle speciale “kink”
J’espère que tu as bien démarré ce mois de juillet. Pour ma part, après le verdict et mon procès qui m’a occupé ces 10 derniers mois, j’ai eu besoin de quelques jours de vacances. Je rentre donc de Lisbonne ou j’étais à un festival de musique. J’en ai profité pour me poser un peu et visiter une expo sur le plaisir féminin plutôt intéressante (j’en ai parlé en story sur insta, rejoins-moi ici si tu veux plus de coulisses et des sondages autour de la sexualité positive). Bref, tout ça pour m’excuser de te proposer une newsletter un peu plus courte que d’habitude et sans audio aujourd’hui. Mais il y a une bonne nouvelle pour toi à la toute fin de cette newsletter. Je te laisse avec le programme de ce soir.
La culture du viol se cache partout
ou pourquoi je me méfie des comptes humoristiques autour de la sexualité sur Instagram
Hier je tombe sur ce post relayé en story d’un compte (tenu par une femme) qui ajoute “tellement vrai”. Je lis la légende et je suis horrifiée ! Pourquoi ce genre de phrases m’énerve? Parce que sous couvert de blague et de libération sexuelle, on va encore sous-entendre qu’une femme (cishet) est toujours en attente de sexe, quoi qu’elle fasse. Cela laisse gravé dans l’esprit que la femme demande toujours du sexe, surtout dans ses actes (sa tenue, sa posture…). La question du consentement est balayée du revers de la main, car pourquoi se poser la question, elle veut forcément ça. Et puis elle ne veut pas seulement faire l’amour, non, elle veut “qu’on la déglingue par derrière”, histoire de reprendre une terminologie agressive et des paroles plutôt utilisées par les hommes (cishet) quand ils racontent leurs “exploits” entre potes. Alors, sous couvert de libération sexuelle, certaines femmes vont être tentées de reprendre ce vocabulaire pour montrer qu’elles aiment le sexe. Mais, pour rappel, la libération sexuelle ce n’est pas s’hypersexualiser mais bien apprendre à connaitre son corps, ses envies et savoir les exprimer. Quand on sait que la pénétration seule ne permet un orgasme que pour 6% des personnes à vulve, on peut se questionner sur ce besoin de ramener le sexe à l’aspect pénétratif uniquement. Bien sûr, la pénétration apporte beaucoup de plaisir mais aussi parfois des frottements ou des mouvements un peu brusques qui peuvent être irritants voire douloureux. Il serait temps de remettre la pénétration à sa place et de normaliser toutes les autres pratiques.
PS: je n’ai jamais aimé ces comptes humoristiques, qui sont au mieux juste beaufs, au pire dangereux (comme cette publication).
Je poursuis cette réflexion juste après en revenant sur un personnage emblématique de la série “Sex and the City”
Coulisses
Viens écouter nos audios et échanger autour des injonctions de la société au festival “ensemble”
Le samedi 23 juillet, je serai au festival “ensemble - l’entraide humaine”. C’est la 2em édition du festival organisé par l’app The Sorority qui vient en aide aux femmes et minorités de genre en s’appuyant sur une communauté de plus de 23 000 personnes, prêtes à agir concrètement. Vous retrouverez une programmation de talks et des stands d’associations, de marques et de créateurs de contenus engagés (comme @parlonslesbienne, @mashasexplique, @wicul ou encore @nodickpic, France victimes, l’ONU Femme France, Stop Fisha…). Ça se passe à la cité fertile et tu peux prendre tes places au chapeau (= tu payes ce que tu veux) ici.
J’aurai moi-même un stand sur lequel tu pourras venir écouter mes audios, échanger sur les injonctions et clichés de la société autour de la sexualité, repartir avec des cartes postales (gratuites) “stop injonctions”. Je te présenterai aussi en détail mon projet d’audio porn thérapie à destination des victimes de violences sexuelles.
Bref j’ai hâte de te rencontrer !
Et si Samantha avait tort ?
Tu te souviens du personnage emblématique de Samantha dans la série “Sex and the City”? Cette série révolutionnaire (dans les années 90) parlait de sexe de façon libérée en mettant à l’honneur des femmes. Samantha était celle qui était de loin la plus libérée sexuellement. Elle parlait ouvertement de sexe, revendiquait son plaisir, multipliait les plans cul, testait tout… Cette série a été l’une des premières à parler de masturbation féminine notamment avec un épisode centré sur le fameux “rabbit”, déclenchant une vague d’achats dans la foulée. Alors oui, à l’époque, ce personnage marquait un véritable tournant dans la représentation de la sexualité féminine et correspondait à un mouvement de libération sexuelle revendiquée. Mais, avec le recul, on peut regretter que son personnage (et certainement tout le mouvement sexpositif de l’époque) en soit réduit à reproduire les actes que l’on reprochait aux hommes. Est-ce vraiment une libération que de se mettre à consommer des partenaires en ne pensant qu’à son propre plaisir ? Perpétrer une oppression ? Remplacer une injonction par une autre ? On peut très bien revendiquer son plaisir (le plaisir féminin ayant largement été absent partout dans la société pendant des siècles) sans pour autant nier celui de l’autre. Pour moi, la révolution sexuelle passe par la communication, l’échange: d’abord grâce à la connaissance de son corps et ses envies (en se libérant des injonctions de la société), puis en l’exprimant à saon partenaire dans une volonté de partage. Laisser libre court à la découverte tout en connaissant ses limites. Intégrer les envies de l’autre sans oublier les siennes. C’est un juste équilibre.
Images inspirantes
special kink
Voila c’est tout pour aujourd’hui, comme je t’avais dit la newsletter est un peu plus courte que d’habitude. Mais rassure-toi, dès la semaine prochaine, on passe à un format “été” avec un focus sur les fantasmes et un mini audio disponible gratuitement chaque semaine. Et bien sûr, toujours un débunk des injonctions.
N’hésite pas à partager cette newsletter autour de toi si tu penses qu’elle pourrait aider, inspirer ou intéresser quelqu’un.
Bonne soirée et à dimanche prochain
Aziadée
PS: je réponds à tout le monde, alors n’hésite pas à m’envoyer un petit message.